La République Populaire Mongole nait en l'an 1924. C'est l'un des premiers pays communistes. Un pays qui restera toute sa vie vassal de l'URSS (il demandera même plusieurs fois à y être incorporé). La République Populaire Mongole a comme capitale Oulan-Bator qui signifie Héro-Rouge en mongol. Capitale renommée en 1924 au dépend d'Ourga pour rendre hommage à l'un des pionniers de ce pays Damdin Sükhbaatar (les autres notions clés se trouvent au bas de cette page).
L'épopée communiste Mongole commence en 1912 avec son indépendance vis-à-vis de la Chine (en proie à ce momment là à un conflit intérieur qui mènera à la fin de son régime impérial). C'est alors en 1912 qu'un régime théocratique est mis en place sur le territoire de la Mongolie extérieure. Le Bogdo Khan, le chef religieux dont sa légitimité est donnée par le Lamaïsme (courant bouddhiste) règne sur le pays. Le pays enclavé entre Chine et Russie se voit prendre part à la guerre civile russe et à des conflits avec les chinois essayant de reprendre leur ancienne province. C'est à ce moment là qu'un bastion communiste commence à émerger. C'est en 1920 que le parti est crée. Peu de temps après des membres du parti s'en vont en Russie demander le soutien de Lénine pour contrer les menaces extérieures puis mettre en place un régime communiste en Mongolie. Les mongols et soviétiques écartent donc la menace mais il faudra attendre 1924 pour voir l'officialisation de la Républiquue Populaire Mongole (entre temps ce fut une monarchie limitée sous forte influence du PC). Banlingiin Tserendorj devient en cette année chef du gouvernement et Peljidiyn Genden premier ministre. Les premières années qui correspondent à celles de l'entre deux guerres ne sont pas des plus glorieuses. Avec une transition trop forte vers l'économie communiste le pays connu un bon nombre de crises, des purges eurent lieux à tout les niveaux de la société (religieux, propriétaires terriens, hommes d'état, ...) et isolement diplomatique (seulement des liens avec l'URSS et le Tannu-Tuva). Mais bon malgré ces points négatifs il y eut tout de même un peu de positif. Un accroissement constant de la population, un meilleur taux d'enfants scolarisés ou de meilleurs accès aux soins.
A partir de 1932 un nouvel état fait office de voisin au pays de Genghis Khan : le Mandchoukouo (un état fantoche de l'empire du Japon situé en Mandchourie). Les soviétiques stationneront des troupes à la frontière. Par la suite pendant la 2nd guerre mondiale la Mongolie participera activement à l'effort de guerre soviétique.
A la suite de la seconde guerre mondiale conformémant à l'accord passé entre soviétiques et chinois, un référendum pour l'indépendance mongole a lieu au sein de la population. Le "oui" pour l'indépendance le remporte à l'unanimité. Cela n'empechera pas plus tard, à Mao de faire à plusieurs fois allusion à une certaine incorporation de la Mongolie à l'empire du milieu. En 1946 est signé un traité d'assistance mutuelle et d'amitié entre mongols et soviétiques. Cela se traduira par la continuation de la perfusion de l'économie mongole par des aides soviétiques. Le secteur majeur de l'économie mongole est le cheptel. Viennent ensuite l'agriculture et l'industrie. Les deux derniers recoivent beaucoup d'aide de la part des soviétiques (outils, conseils, ...) mais aussi (surtout pour l'industrie) des aides sous forme de main d'oeuvre qualifiée de tout les pays communistes.
Dans les années 50 Choybalsan meurt et laisse sa place à Tsedenbal. Tsedenbal aura de bonnes relations avec la Chine avant qu'à la fin des années 50 celles-ci ne se déteriorent à cause de la rupture sino-soviétique. Durant cette période le transmongolien est construit et plusieurs aides chinoises sont envoyées. A la suite de la rupture Mao menacera de plus en plus la mongolie d'une éventuelle incursion en ses terres. Pour prévenir cela, Moscou stationnera des troupes permanentes en Mongolie.
Tsedenbal demandera au cours de son mandat six fois à que son pays soit incorporé à l'URSS. Celle-ci refusa pour trois principales raisons : elle avait déjà le contrôle de l'économie mongole, cela donnerait à l'URSS une image qu'elle ne souhaitait pas c'est à dire d'impérialiste et la Mongolie permettait de créer une zone tampon entre les deux géants soviétiques et chinois. Tsedenbal tout au long de son mandant deviendra un président de plus en plus autocratique (ce qui lui vaudra sa place en 1984).
Entre 1984 et 1990 c'est Jambyn Batmönkh qui sera au pouvoir. Il mettra timidement en oeuvre sous l'impulsion des soviétiques, la Perestroïka et la Glasnost. Cela n'empêchera pas, dès 1989 de voir des partis d'opposition se former (comme l'Union Démocratique Mongole). C'est en mars 1990 que les premières éléctions législatives libres se dérouleront et le 12 février 1992 que la Mongolie sous modèle communiste sera dissolut. S'en suivra crises économiques, accroissement des inégalités (hommes/femmes et riches/pauvres surtout), ... Il faudra attendre les années 2000 pour que le pays connaisse un fort essor (notamment grâce à l'exportation de matières premières).
Dates clés :
-1911 : indépendance vis-à-vis de la Chine
-1921 : le Parti populaire mongol est créé sous l'impulsion de la Russie soviétique
-1923 : mort de Damdin Sükhbaatar (le héro rouge "Oulan-Bator")
-1924 : officialisation de la République Populaire Mongole
-1925 à 1928 : mise en place d'une politique de collectivisation de l'agriculture
-1932 : insurrections dû à l'interdiction du Lamaïsme et de la crise économique
-1936 : mort de Genden sûrement due à son opposition envers l'extrémitée des purges
-1937-1939 : grandes purges politiques
-1939-1952 : Horloogiyn Choybalsan 1er ministre
-1946 : adoption de l'alphabet cyrillique
-1952-1984 : Yumjagiyn Tsedenbal dirige la Mongolie
-1961 : adhésion à l'ONU
-1962 : adhésion au COMECON
-1984 : mort de Tsedenbal
-1985-1986 : Perestroïka et Glasnost
-1989 : création de l'Union Démocratique Mongole
-1990 : premières élections libres multipartites
-12 février 1992 : dissolution de la République Populaire Mongole